Entretien d'embauche : Comment parler de son ancien chef... quand on le déteste ?

Publié le par Claude Dembélé

Entretien d'embauche : Comment parler de son ancien chef... quand on le déteste ?

Vous ne supportiez pas votre chef ou la direction de votre précédente entreprise ? Attention à la façon dont vous allez en parler en entretien d’embauche. Cela pourrait vous coûter cher ! Voici quelques astuces pour que ce mauvais souvenir ne devienne pas un handicap dans votre recherche de job.

Essayer de le détester… un peu moins

Tout d’abord, pourquoi tant de haine ? Avant d’envisager de futurs entretiens, Agnès de la Bourdonnaye recommande de se poser certaines questions. « Ce sont des questions délicates et souvent douloureuses », observe l’auteure du guide Trouver du travail : toutes les règles de A à Z. Cette consultante cite le cas typique de salariés licenciés ou congédiés pendant une période d’essai. « Il faut pouvoir analyser tous les torts qui sont parfois partagés. Par exemple, peut-être que l’on n’a pas écouté son intuition et que l’on n’aurait jamais dû accepter ce poste. On peut aussi faire la part des choses et reconnaître certaines erreurs. Enfin, on peut surtout relativiser en analysant ce que l’on a retiré de cette expérience, même si elle a été mauvaise. » Et peut-être, qu’au final, on se dira que son ancien boss ne mérite pas tant de courroux… pour aborder de futurs recruteurs avec un peu plus de sérénité.

"Quoi qu’il soit arrivé, il faut en dire le moins possible. […]Quoi qu’il ait fait, de toute façon, c’est souvent invérifiable. Et surtout, vos critiques risquent de résonner de façon négative."

S’en servir… pour se valoriser

« En entretien, la donne est toujours relativement simple, tranche Stéphane Cloteaux, dirigeant du cabinet Strattitude RH. Quoi qu’il arrive, il faut avant tout valoriser son expérience. » Ce consultant en recrutement invite ainsi les intéressés à canaliser des sentiments négatifs à leur avantage. « Beaucoup de candidats avancent des qualités sans preuve. Si vous avez été en conflit avec un manager, vous pouvez justement insister sur ce que vous avez appris sur vous-même et en quoi cette expérience vous a servi. » Seule précaution : ne pas personnaliser le sujet ni s’étendre sur les raisons de votre désamour. « Pas la peine de détailler les défauts du boss en question. Il faut montrer de la distance et se positionner uniquement sur ses qualités humaines au présent. Au passage, ce sera une façon sincère de se démarquer d’autres candidats. »

Ne jamais avouer ses vrais sentiments

« Quoi qu’il soit arrivé, il faut en dire le moins possible », insiste Isabelle Wackenheim, auteure du Guide du CV et de la lettre de motivation. Même si son ancien patron est humainement ou professionnellement détestable, il faut se contrôler. « Quoi qu’il ait fait, de toute façon, c’est souvent invérifiable. Et surtout, vos critiques risquent de résonner de façon négative car votre patron potentiel se projettera forcément dans vos propos. » Il n’y a rien d’anormal à rencontrer des difficultés relationnelles à un moment ou à un autre. Mais, en parler avec amertume pendant un entretien d’embauche peut faire douter votre interlocuteur sur votre capacité à prendre de la hauteur ou même à vous intégrer.

Savoir manier l’euphémisme

À charge ensuite pour le candidat de gérer la curiosité des futurs recruteurs. « Un salarié peut avoir beaucoup de raisons, bonnes ou mauvaises, de détester un ancien patron », poursuit Isabelle Wackenheim. Mais dans tous les cas, cette consultante recommande de préparer, avant l’entretien, une formule sibylline pour clore le sujet. « Si par exemple on a été mis au placard par un manager ambitieux, on peut dire que l’organisation précédente était très politique ou confuse, et que l’on a préféré se lancer dans une nouvelle aventure. » Cette consultante recommande de manier l’euphémisme. « C’est une figure de style qui inspire de la distance. Tout le monde comprendra que vous évoquez un panier de crabe mais sans affect, prouvant que c’est derrière vous. »

Évoquer le sujet pour l’évacuer

Reste enfin l’hypothèse où le candidat a travaillé avec un escroc notoire ou un manager condamné par la justice. « Si les faits sont publics et risquent d’être évoqués, un candidat peut devancer le recruteur avec une formule du genre : « Vous avez peut-être entendu parler de l’affaire X dans mon ancienne entreprise », observe Agnès de la Bourdonnaye. Prendre les devants est aussi une façon d’évacuer le sujet. « Si vous évoquez les faits sans affect en montrant que vous avez fait votre deuil, vous montrez de la maturité et votre capacité à tourner la page. » Mais prendre de la hauteur ne se décrète pas. D’où l’importance d’un travail sur soi et sur sa façon de formuler les faits…

Publié dans Actualités, Emploi

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